DEPOSER PLAINTE EN CAS D’AGRESSION
Quel que soit le type d’agression dont vous avez été victime, agression morale ou physique, dans le travail, conjugale ou autre, sexuelle ou viol, il est de votre intérêt de déposer plainte.
Certains policiers peu zélés vous proposeront de déposer une main courante : ce n’est qu’une déclaration de faits, qui va rester dans le registre de la police ; aucune suite ne lui sera donnée ; pas d’utilité dans le cadre d’une agression. Les gendarmes, en général, n’établissent pas de main courante mais seulement des plaintes.
Quand vous déposez plainte, une enquête est ouverte et le policier ou le gendarme mettra tout en œuvre pour retrouver l’auteur des faits, connu ou inconnu de vous, et rassembler les éléments matériels pouvant démontrer l’agression ; par exemple, si vous avez été agressé dans la rue, un médecin légiste vous examinera pour décrire vos blessures et doléances : si vous avez subi un viol, peut-être y aura-t-il des traces de sperme ou la découverte d’un préservatif permettant de faire une analyse de l’ADN de l’agresseur.
Il est important de porter plainte rapidement après la commission des faits dans un souci de préserver la matérialité des preuves ; cependant, lors d’un dépôt de plainte tardif d’une victime traumatisée par un viol, les traumatismes moral et physique constitueront un faisceau d’éléments de preuve. Dans le cas d’agression sexuelle ou de viol, c’est souvent la parole de l’un contre la parole de l’autre et l’expertise psychologique ou psychiatrique de la victime sera déterminante ; si la plaignante est reconnue comme non affabulatrice (avant, on disait crédible) et ayant subi un traumatisme, l’enquête se poursuivra sans problème.
Dans la majorité des agressions, l’auteur des faits est connu de la victime, qu’il soit dans le milieu familial, amical ou professionnel.
S’il est inconnu de vous, les éléments que vous donnerez lors de votre plainte et les éventuelles traces d’ADN aideront les services compétents à le retrouver ; et il y aura peut-être une vidéo exploitable où il sera reconnaissable.
Lorsque votre agresseur sera identifié, il sera convoqué ou interpellé par la police ou la gendarmerie et entendu sur les faits ; une confrontation pourra avoir lieu et s’il se trouve sous le régime de la garde à vue, donc assisté par un avocat, vous aurez le droit de venir avec un avocat ; cependant, les agresseurs reconnaissent rarement les fais qu’ils ont commis, ne vous en formalisez pas, ce n’est pas déterminant pour la suite ; très souvent, l’agresseur invoquera une chute accidentelle en cas de blessure ou votre consentement s’il s’agit d’un viol.
Porter plainte est souvent difficile car vous devrez raconter ce qui vous est arrivé à différents interlocuteurs ; mais c’est indispensable pour éviter que l’auteur ne recommence, pour surmonter le traumatisme de l’agression et vous reconstruire.
Dans tous les cas, l’avocat est là pour vous représenter et vous aider dans cette période compliquée.